Que faire lorsque le marché annonce une correction?

Martin Noël
25 août, 2015
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Cette semaine, le XIU (le fonds négocié en bourse répliquant le rendement de l’indice S&P/TSX 60) a dégringolé de 6,8% dans la foulée des baisses qu’ont connu les bourses à travers la planète. Après de telles chutes, deux choses peuvent se produire, 1) le marché peut rebondir, ou 2) continuer sa descente aux enfers. Le plus important c’est de ne pas céder à la panique, et pour ce faire, il faut impérativement avoir en main un plan de match qui aura été établi au préalable. Ce n’est certainement pas le temps d’improviser. Si le plan de match prévoit de prendre des mesures défensives, alors il faut le faire, quitte à se tromper. Il est préférable de faire une perte en suivant son plan de match que d’en faire une en ne la suivant pas. Si le plan de match, pour ceux qui ont une approche valeur, est de partir à la recherche d’opportunités qui pourraient se présenter sur des titres de qualité, alors il faut exécuter le plan. Il faut saisir les opportunités au moment où elles se présentent.

Certaines mesures défensives peuvent consister à la mise en place de stratégies comme la vente d’options d’achat couvertes. Pourquoi, ne pas choisir d’acheter des options de vente, me direz-vous? Tout simplement parce qu’il est trop tard après une chute de 6,8% pour s’acheter de l’assurance. La volatilité implicite augmente tellement après une telle chute que le prix des options, surtout de vente, augmente de manière exponentielle. Il est plutôt préférable de profiter de cette hausse de la volatilité en vendant des options d’achat à parité qui permettront de tirer avantage de la valeur temps qui est gonflée par la hausse de la volatilité implicite. Cette hausse du prix des options d’achat offre alors une protection supplémentaire contre une baisse plus ou moins prononcée. Or, comme le marché pourrait rebondir, on pourrait alors se trouver à vendre des options d’achat en plein au mauvais moment, soit au creux du marché. En effet, cela pourrait bien être le cas. Cependant, comme la prime vendue est plus importante, parfois le double du prix habituel, voire plus, alors cela offre la possibilité de réaliser un profit, ou à tout le moins de compenser une partie des pertes encourues.

L’échéance choisie devrait être aux alentours d’entre 21 et 45 jours, et le prix de levée devrait être à parité ou légèrement en jeu ou hors jeu puisque ce sont les options à parité, ou tout près, qui ont le plus de valeur temps, et par conséquent, qui pourront profiter le plus de son érosion inévitable. Au même moment, puisqu’un rebond éventuel est toujours possible, un investisseur pourrait, une fois que les prix auront touché leur extrême, établir un écart haussier avec des options d’achat fortement hors jeu ayant une échéance supérieure à trois mois, voire de six mois. Pourquoi ne pas simplement acheter des options d’achat fortement hors jeu? Tout simplement parce que la valeur temps des options ayant augmenté, on se trouve alors à payer plus cher pour ces options d’achat. En établissant un écart haussier avec des options d’achat on se trouve à acheter une option d’achat et à en vendre une autre avec un prix de levée plus élevé. Cela réduit la valeur temps que nous détenons dans notre position. Ainsi, la combinaison de ces deux positions permet, d’obtenir une protection limitée contre une baisse, de profiter de l’érosion de la valeur temps en cas de stabilité du marché, et d’offrir la possibilité de profiter d’un rebond substantiel au cours des prochains mois si le marché n’entre pas dans une correction à long terme.

Dans tous les cas, il ne faut pas céder à la panique et prendre des décisions réfléchies découlant d’un plan qu’on aura eu la précaution de prendre avant les événements.

Bonnes transactions et bonne semaine!

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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